DANSE
Dans le Brésil contemporain, marqué par l’esclavagisme colonial et l’héritage des religions afro-brésiliennes le rituel de la «fermeture du corps» subsiste et résiste. Ce rituel consiste à protéger son corps du mal physique ou spirituel. Par cette pratique d’enfermement, les corps noirs sont protégés des attaques de leurs ennemis … Dans le sillon de ces codes culturels hérités, les mouvements rituels et les angoisses du corps moderne se sont inévitablement retrouvés. Un dialogue chorégraphique avec la contemporanéité a émergé ici. Les questions ethniques et sociales ont constitué des éléments essentiels des recherches artistiques.
Cependant, en quoi cette pratique de « fermeture du corps » est-elle pertinente de nos jours au Brésil et ailleurs ? Quel parallèle peut-on faire avec la situation de vulnérabilité des noirs au Brésil ? Abordant des terrains minés, la recherche autour de ces thématiques révèle la barbarie quotidienne à laquelle les corps noirs sont soumis, au sein d’une société perverse qui renforce la précarisation sociale.
Bien au-delà d’une simple réappropriation du concept religieux afro-brésilien, ce solo relève le défi difficile de remuer le couteau où ça fait mal. Le corps est ici fermé, mais il est fermé aussi « pour inventaire », selon la formule consacrée. Cette pièce nous enjoint à un arrêt immédiat du corps pour analyse et bilan, pour une réflexion, une pause pour évaluer les flux de notre temps. Dans une tentative urgente de nous plonger, blancs, jaunes et noirs, dans ces débats et combats sanglants qui se cachent dans notre quotidien.
Tarifs : Gratuit / sur inscription – https://www.weezevent.com/paulo-lima-experimentus-cia-de-danca-corpo-fechado-para-balanco