Le 22 juin, Corine Pourtau nous emmènera, par la magie de l’écriture, dans le quartier de Trémé (Nouvelle-Orléans), sur les pas de Minnie Waterfield…
Y avait pas plus jolie fille au Jackson’s que Minnie Waterfield. Les soirs où elle y chantait, y avait tant de monde, tant de types rassemblés au pied de la scène, qu’on aurait pu croire que tous les gars de Tremé et des autres quartiers s’étaient donné le mot. Y avait même des Blancs. Pour être sûrs d’avoir une place, on arrivait très en avance. Bien plus en avance qu’au boulot, ça…
Tremé, quartier mythique de La Nouvelle- Orléans. C’est là que tous les soirs, Minnie Waterfiled monte sur la scène du Jackson’s, un de ces clubs de seconde zone « qui fleurissent au fond de ruelles sans réverbère, juste pour que des pauvres types qu’ont jamais su ce que rêver veut dire se rassurent, en constatant qu’ils ne sont pas les seuls ». Et des hommes, blancs, noirs, elle en fait rêver, Minnie Waterfield, dans sa robe de lamé bleu. Jusqu’au drame. Un musicien jaloux, on n’a jamais bien su, et la police n’a pas cherché longtemps non plus. Après tout, « c’était qu’une fille noire comme toutes les filles noires de Tremé, qui comptait juste pour des types […] qu’ont simplement besoin d’un peu d’évasion, le samedi soir, au pied d’une scène, dans la fumée des cigarettes, avec leur costume du dimanche qui sent la naphtaline… »
Bon, en fait, on s’entassera dans l’espace l’autre LIVRE, dans le quartier Latin, et on fera cercle autour de Corine, pour l’écouter nous lire des extraits de son dernier ouvrage, All The Things You Are. Et je défie quiconque de ne pas entendre le son langoureux et envoûtant de la trompette de Cody…