Après Home Works en 2013 et Nordic Signsen 2015, la galerie Polka est heureuse de présenter American Realities*, la nouvelle exposition du photographe danois Joakim Eskildsen.
Aux Etats-Unis, une personne sur six vit sous le seuil de pauvreté. Pour dénoncer ce constat, Joakim Eskildsen a été missionné par la directrice de la photographie de Time Magazine, Kira Pollack.
Il a ainsi parcouru, durant sept mois, en 2011, les routes des cinq Etats les plus pauvres : la Californie, la Louisiane, la Géorgie, le Dakota du Sud et New York.
A l’instar de ses travaux sur les Roms (Roma Journey, éd. Steidl, 2007), Joakim Eskildsen présente avec la série American Realities un document photographique sur une autre population frappée par la pauvreté.
Un voyage aux antipodes du rêve américain, où les hommes et les femmes doivent se battre chaque jour pour faire face : la crise économique les a mis au chômage, leur a enlevé leurs maisons. Ils souffrent souvent de malnutrition ou des effets pervers d’une mauvaise alimentation et n’ont pas les moyens de s’offrir une couverture maladie.
Ces réalités dessinent en grande partie le visage de l’Amérique d’aujourd’hui. Et ce sont celles que le photographe dénonce dans ses clichés.
Au-delà de la pensée sociale, Joakim Eskildsen démontre à nouveau, avec American Realities, sa parfaite maîtrise de la lumière.
« Je suis très inspiré par la façon dont les peintres de la Renaissance travaillaient, cette manière de rendre une lumière réelle alors qu’elle n’est que le fruit de l’imagination de son auteur. J’aime me donner cette même liberté de création ».
Le photographe danois a constitué toute son œuvre autour de cette idée :« Il est essentiel pour moi de trouver un fort intérêt dans le sujet que je décide de photographier, mais la lumière reste un point central dans mon travail. Au début, pour American Realities, la réflexion sociale était secondaire. Peu à peu, elle a pris de la place, jusqu’à influencer mon procédé photographique. Je souhaite voir les gens et les paysages tels qu’ils sont vraiment, sans arrière- pensées et sans critères sociaux. Les plus aisés ou les plus démunis doivent être présentés de la même manière. “Pauvre” ou “riche” ne sont que des adjectifs, ce qui importe c’est la façon que chacun a de voir le monde ».