Voici une exposition à visiter absolument durant l’été pour découvrir le patrimoine artisanal japonais dans tout son raffinement !
Trois types d’artisanat d’excellence multiséculaire sont présentés à l’Espace Densan tout l’été jusqu’à la fin septembre : le « Takezaiku », l »Owari Butsugu » et le « Hakata-ori », tous porteurs du label d’excellence DENSAN, issu d’une sélection réalisée sur tout l’archipel par le METI (Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie au Japon).
– Takezaiku / Association Beppu Takezaiku :
Le « Takezaiku » ou vannerie de bambou remonterait à l’époque Muromachi (1336-1573).
Beppu est une ville de l’île de Kyushu connue pour ses nombreux onsen (sources chaudes volcaniques), très fréquentés à l’époque d’Edo (1603-1868) pour leurs vertus curatives par les nombreux visiteurs qui se procuraient les articles des artisans du Beppu Takezaiku, devenant ainsi une industrie locale.
La fabrication du « Beppu Takezaiku » ou vannerie de bambou comprend une dizaine d’étapes et il existe plus de 200 sortes de tressages réalisés selon plusieurs techniques, dont 8 sont désignées comme artisanat traditionnel.
Takayuki Shimizu est le directeur de l’Association Beppu Takezaiku qui comprend 40 artisans. Il a remporté un grand prix à New York et ses objets ont été exposés au Musée Hébert à Grenoble. Les créations de son maître Jin Morigami ont été présentées au Metropolitan Museum of Art à New York et au Musée du Quai Branly lors de la magnifique exposition « Fendre l’air » qui a eu lieu jusqu’à début avril à Paris.
Les objets confectionnés en vannerie de bambou présentés à l’ESPACE DENSAN sont des paniers, corbeilles et bijoux.
– Owari Butsugu / Atelier Iwata Sanbou :
Lié la fabrication d’objets rituels bouddhistes et shintoïstes, l’« Owari Butsugu » remonte au début de la période d’Edo (1600-1868) dans l’ancienne province d’Owari (actuelle préfecture d’Aichi) et s’est développé comme activité annexe chez les samouraïs de la classe inférieure.
Le « Sanbou » est l’une de ses techniques de fabrication traditionnelle transmise de génération en génération depuis le milieu de l’ère d’Edo(entre 1700-1750), qui utilise du bois de cyprès Kiso-hinoki tricentenaire. Il désigne également une petite table pour poser les offrandes lors des cérémonies shintoïstes.
Créé en 1974, l’Atelier Iwata Sanbou qui comprend 11 personnes, est représenté par Yasuyuki Iwata (7e génération). Il fournit de célèbres temples shintoïstes, ainsi que l’agence impériale comme ce fut le cas à l’occasion de la récente cérémonie d’abdication précédant l’avènement de la nouvelle ère Reiwa.
Mises à part les petites tables Sanbou ornées de motifs de décoration, l’Atelier propose également des rafraîchisseurs à vin, des plateaux et des dessous de verre en bois de cyprès Kiso-hinoki, ainsi qu’un concept ludique appelé « Pachikumi » comprenant 12 petites traverses de bois à assembler pour créer plusieurs millions de compositions personnalisées, telles que des dessous de verre ou de plats, ou autres créations de décoration.
– Hakata-ori / Atelier Miki Miyajima :
Le « Hakata-ori » est un tissage de soie, originaire de la ville de Hakata, située dans la préfecture de Fukuoka.
A l’époque de Kamakura (1185-1333), un commerçant de Hakata et un moine bouddhiste se sont rendus en Chine pour apprendre les techniques les plus en vogue à l’époque et en ont rapporté celle du Hakata-ori. Il devint populaire dans tout l’archipel durant l’époque d’Edo (1600-1868), car le seigneur Nagamasa Kuroda l’offrait chaque année au Shogunat Tokugawa.
Considéré comme un tissage de luxe, il est apprécié pour ses qualités de finesse, souplesse et solidité idéale pour la création de « obi », les ceintures de kimonos japonais.
L’artisane Miki Miyajima fabrique le tissage Hakata-ori depuis une dizaine d’années. Elle a collaboré avec des designers notamment de Los Angeles, remporté un concours spécialisé au Japon et diffusé ses créations en Corée et aux USA.
La tisserande nous dévoilera ses créations de tissages si raffinées : obi / ceintures de kimonos, chemins de table, pochettes.