C’est à une exposition interactive qui sent bon le bois ciré et les souvenirs d’école, que la Galerie À l’Écu de France vous invite cet hiver. En présence de quatre artistes contemporains qui font leur école buissonnière et se jouent avec bonheur des fournitures scolaires.
La salle de classe de 1900, entièrement reconstituée et installée au cœur de la galerie pendant deux mois, devrait réveiller un brin de nostalgie chez les plus anciens et surprendre plus d’un élève d’aujourd’hui.
Un peintre, un plasticien et un dessinateur contemporains apportent leur regard et leur sensibilité à cette exposition pas comme les autres. La trentaine d’œuvres réalisées au stylo bille par le dessinateur Kévin Lucbert démontre, s’il était nécessaire, la difficulté et la précision du médium utilisé qui interdit tout repentir. Très inspiré par les univers fantastiques du graveur Philippe Mohlitz, et des auteurs de bandes dessinées comme Bilal et Moebius, il aime introduire un élément narratif dans ses incroyables dessins unicolores ou non.
À l’instar de l’incontournable Arman ou de l’artiste indien Subodh Gupta, le plasticien Rach’Mell aime l’accumulation. Ce geste artistique qui dénature l’objet unique et lui donne une identité différente, et qui peut, selon l’humeur de l’artiste, délivrer ou non un message. Son travail fait la part belle à la récupération qu’il restitue dans ses dessins-sculptures avec l’âme de l’enfant qui offre son trésor. Plus collecteur que collectionneur, il laisse ici parler ses mines de plomb ou ses crayons de couleurs au rythme de son esprit vagabond.
Comme dans les coloriages de notre enfance, la couleur occupe toute la place dans les toiles de Nadine Bourgne. Ses personnages enfantins évoluent dans un désordre apparent mais calculé, à la fois tendre et farouche. Il y a des cris muets et des couleurs primaires qui évoquent celles de Basquiat. Son univers espiègle est à la fois figuratif et abstrait vous invite à venir taquiner vos souvenirs.
Cette palette d’œuvres inspirées par l’univers de l’école est complétée à l’occasion du vernissage par la performance dessinée de Jordane Saget. Ce street artiste est connu pour son trio de lignes courbes énigmatiques réalisées avec des médiums éphémères : la craie blanche et le blanc de Meudon.