Au moment où la France a les yeux rivés sur la Grande Boucle, la galerie Polka présente, tout au long du mois de juillet, les tirages du Tour de France 1986 de Sebastião Salgado.
Depuis le début de sa carrière de photographe, Sebastião n’a cessé de parcourir le monde afin de documenter les hommes, leur travail et plus généralement la planète Terre. Cet habitué des longs reportages, des déserts arides aux montagnes enneigées, a pourtant accepté en 85, alors qu’il vient de débuter sa série “La Main de l’Homme”, cette commande pour le journal “Libération”. En effet, le quotidien le missionne pour couvrir le Tour, aux côtés des cyclistes mais aussi des spectateurs, ce qui lui permet de faire halte dans chacun des villages. Dans cette série, inhabituelle, le photographe ne délaisse pas pour autant son obsession pour l’Homme et son environnement. « J’aimais déjà la France. Après ce Tour, je l’ai aimée encore plus», confie Sebastião Salgado. C’est ainsi que du 4 au 27 juillet 1986, le photographe brésilien a suivi chaque étape. Accompagné des journalistes Pierre Briançon, Gilles Millet et Jean Hatzfeld, Sebastião surprend par la sincérité de son regard photographique. « Cette forme d’innocence lui permettait de rapporter des choses que nous, on ne voyait plus », raconte Patrick Le Roux, journaliste à « Libé ».
Les images de Salgado peignent alors un portrait de la France et de ses habitants. « Je découvrais un pays seize fois plus petit que le mien et peut-être seize fois plus divers » confie l’envoyé spécial. Quelques fois Salgado partait bien avant la course pour « voir » les gens. Il faisait connaissance avec la France, écoutait tous ses accents, photographiait les visages de Bretagne ou des Pyrénées. Finalement Salgado s’est intéressé davantage à la « France du bord des routes » qu’aux champions du Tour.
Il criait sans arrêt : « Arrête, arrête, il y a une image ! », raconte Gilles Millet.
Dix-huit de ses tirages seront présentés à la galerie Polka du 2 au 30 juillet.