À l’écoute de son nouvel album, on reconnaît que Peirani a fait de l’accordéon un véritable instrument de rock. Sur « Night Walker », Peirani excelle avec un quintette parfaitement rodé..
Vincent Peirani est un jazzman. Et il maîtrise tout autant la world music, le classique, la chanson française ou le pop. La notoriété de l’accordéoniste et compositeur dans toute l’Europe ne date pas seulement de la parution de son premier album solo « Thrill Box » en 2012. Dès l’adolescence, Peirani remporte plusieurs prix. Plus tard, « Jazz Magazine » lui décerne le prix « Artiste de l’année ». Le prix ECHO Jazz lui est attribué pas moins de trois fois, la dernière en 2016 pour « Tandem », son album très remarqué en duo avec le pianiste Michael Wollny. Début 2015, le « talent du siècle » (Fono Forum) publie sa première œuvre avec un nouveau quintette : « Living Being » est à la fois le nom de l’album et celui de son groupe composé d’Émile Parisien au saxophone, Tony Paeleman aux keyboards, Julien Herné à la basse et à la guitare électrique et Yoann Serra à la batterie. « Nous étions amis bien avant de jouer ensemble », déclare Peirani, né en 1980 à Nice. « Ce groupe est une affaire de famille. »
Cette famille un peu particulière vient d’enregistrer un deuxième album triomphal : « Living Being II – Night Walker ». « Déjà chez Led Zeppelin, il y avait cette numérotation : « Led Zeppelin I », « Led Zeppelin II », etc. Cela m’a plu. De plus, cet album signifie une sorte de mise à jour : nouvelle musique, nouvelle direction, nouvelle identité. »
Enregistré à Bruxelles en mars 2017 en quatre jours seulement, « Night Walker » présente un quintette encore plus puissant, encore plus radical dans la canalisation de son énergie. Le mixage avec l’ingénieur du son Boris Darley (Peirani : « On se serait cru dans un laboratoire musical ») a duré plusieurs mois, jusqu’à ce que le bon son soit trouvé. Tant dans le jazz que dans la pop, la combinaison des instruments est unique. Chez Living Being, tous les instruments mélodiques sont à pied d’égalité : le Fender Rhodes de Tony Paeleman, tantôt grondant, tantôt aérien, le saxo soprano clair d’Émile Parisien qu’il a cette fois préféré au saxo ténor, et bien entendu le merveilleux accordéon aux multiples facettes du leader qui, à l’inverse de l’album précédent, n’est pratiquement jamais mis en avant.
« Cet album est plus un projet collectif », explique Peirani. « L’accordéon reste encore plus en retrait. Ce n’est que si tu l’enlevais que tu remarquerais combien il manque tout à coup. » L’art de Vincent Peirani, c’est sa rythmique et sa manière de servir la chanson en ajoutant des couches à chaque morceau comme seule une armada de claviers pourrait le faire. Mélancolie de la chanson, majesté du classique, puissance brute du rock – Peirani les unit par sa virtuosité.
Tarifs : Ticket : 25€
Billetteries :
FNAC